Certifications professionnelles : oĂą en est-on en 2022 ?

By Published On: 10 janvier 2022

Partager

La loi avenir de 2018 n’en finit pas de faire parler d’elle. Il est vrai qu’elle a mis le paquet en termes de nouveautĂ©s. Vous maitrisez dĂ©jĂ  Qualiopi (ou presque) ? Parfait ! Maintenant, jetons un Ĺ“il du cĂ´tĂ© des certifications professionnelles qui ont Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une rĂ©forme importante. Trois ans après, France CompĂ©tences entame une campagne de rĂ©gulation et de tri, avec pour principale consĂ©quence la disparition de certaines certifications.

 Fonctionnement des certifications professionnelles, rĂ´le de France CompĂ©tences, certifications invalidĂ©es…on fait le point.

Certifications professionnelles : comment ça marche ?  

RĂ©solution de l’annĂ©e 2022 : ĂŞtre incollable sur les certifications professionnelles ! Vous prĂ©fĂ©rez vous (re)mettre au sport ? On vous comprend. Mais faire le point sur les certifications professionnelles ça peut aussi servir.

Les certifications professionnelles en bref

Le système des certifications professionnelles a été profondément modifié par la loi avenir du 5 septembre 2018. Cette dernière prévoit des exigences poussées en termes de qualité et de structuration de l’offre de formation. Elles se traduisent notamment par la mise en place de Qualiopi et par la refonte des règles encadrant les certifications professionnelles.

Ces dernières permettent de reconnaitre officiellement sur le marchĂ© du travail des compĂ©tences et des connaissances. Elles facilitent ainsi les montĂ©es en compĂ©tences, les Ă©volutions de carrière, les reconversions…Exemple flagrant de cette Ă©volution : le CPF oĂą toutes les formations proposĂ©es sont obligatoirement certifiantes.

Pour assurer la qualitĂ© des certifications professionnelles (et des formations qui y sont adossĂ©es), une procĂ©dure d’enregistrement est mise en place. La loi Avenir a crĂ©Ă© notamment France CompĂ©tences : instance de financement, de rĂ©gulation et d’amĂ©lioration de la formation professionnelle. Elle intervient dans l’enregistrement des certifications par le biais de sa Commission de la Certification professionnelle (CCP) qui valide, ou pas, les inscriptions dans le RNCP et le RS

Le RNCP et le RS en détails

Le RĂ©pertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP)

Les certifications inscrites au RNCP « permettent une validation des compĂ©tences et des connaissances acquises nĂ©cessaires Ă  l’exercice d’activitĂ©s professionnelles Â» (c.trav.art. L6113-1).

Elles sont classées par domaine d’activité, par niveau de qualification (du niveau 1 pour la maitrise des savoirs de base au niveau 8 pour un bac+8) et sont constituées de blocs de compétences.

Il s’agit principalement des diplĂ´mes et titres suivants :

  • DiplĂ´mes et titres dĂ©livrĂ©s par l’État : Licences, Master, Certificats d’aptitudes professionnelle (CAP), Titres professionnels (TP), etc. Ils sont inscrits de droit dans le RNCP.
  • Titres Ă  finalitĂ© professionnelle dĂ©livrĂ©s par des organismes de formations, grandes Ă©coles, chambres consulaires… Ils doivent faire l’objet d’une procĂ©dure d’enregistrement pour figurer dans le RNCP. 
  • Certificats de qualification professionnelle (CQP) dĂ©livrĂ©s par les branches professionnelles. Ils sont Ă©galement inscrits au RNCP sur demande.  

En janvier 2022, le RNCP compte 4 690 certifications actives, dont 2 900 inscrites de droit.

 

Le Répertoire spécifique (RS)

NouveautĂ© de la loi avenir de 2018, il remplace le prĂ©cĂ©dent Inventaire des certifications et habilitations. Le RĂ©pertoire SpĂ©cifique concerne « les certifications et habilitations correspondant Ă  des compĂ©tences professionnelles complĂ©mentaires aux certifications professionnelles Â» (art.L6113-6).

  • Habilitations nĂ©cessaires pour exercer un mĂ©tier ou en matière de sĂ©curitĂ© : habilitations Ă©lectriques, formation de sauveteur secouriste du travail…. Les habilitations Ă©tablies par l’État et obligatoires pour exercer une activitĂ© sont inscrites de droit dans le RS.
  • Certifications de compĂ©tences transversales : certifications en langue, en informatique, etc.
  • Autres certifications : complĂ©mentaires Ă  un mĂ©tier (apprentissage d’une technique particulière par exemple) ou DiplĂ´mes Universitaires qui ne correspondent pas Ă  un mĂ©tier mais Ă  des compĂ©tences complĂ©mentaires.

Contrairement au RNCP, ces certifications n’ont pas de niveau de qualification et ne sont pas accessibles par la VAE (validation des acquis de l’expĂ©rience). 

Le RS compte actuellement 729 certifications valides.

Comment enregistrer une certification ?

En tant qu’organisme de formation, vous pouvez ĂŞtre certificateur (oui ça en jette !) c’est-Ă -dire enregistrer une formation au RNCP ou au RS. Comment faire ?

Votre certification doit rĂ©pondre Ă  des critères prĂ©cis : 9 pour le RNCP et 6 dans le RS.

Histoire de vivre avec son temps, cette procĂ©dure est dĂ©matĂ©rialisĂ©e et se fait en ligne sur une plateforme dĂ©diĂ©e. Besoin d’un coup de main ? toutes les indications nĂ©cessaires sont sur la notice d’information.

Il faut compter un délai d’environ 7 mois entre l’examen de recevabilité du dossier par France Compétences et la décision d’enregistrement de la certification (ou son renouvellement).

Une certification est enregistrĂ©e pour une durĂ©e maximale de 5 ans. N’oubliez pas de la renouveler !

Bon Ă  savoir. Pour ĂŞtre enregistrĂ©e au RNCP, la certification professionnelle doit obligatoirement prĂ©voir une validation par le biais de la VAE.  

Évolution rĂ©gulière des listes : attention aux certifications invalides !

Une certification est acquise pour une durĂ©e limitĂ©e. En cas de non renouvellement par le certificateur, elle devient donc invalide. Il faut Ă©galement compter avec l’intervention de France CompĂ©tences qui entend bien faire un peu de mĂ©nage dans ces rĂ©pertoires. 

Rôle de France Compétences dans la certification professionnelle

En matière de certifications professionnelles, c’est France CompĂ©tences qui mène la barque grâce Ă  son instance dĂ©diĂ©e : la Commission de la Certification Professionnelle (CCP). 

Elle est chargée de l’enregistrement des certifications au RNCP et au RS, mais également de leur actualisation et renouvellement. Elle s’assure de la cohérence, de la complémentarité et de l’adaptation des certifications au marché du travail. Le but final étant de permettre la sécurisation des parcours professionnels et une insertion durable dans l’emploi.

Quand France Compétences fait le ménage

Fin 2021, France CompĂ©tences a initiĂ© une phase active de rĂ©gulation et de contrĂ´le des certifications.  

L’objectif est de stopper les dérives qui ont pu se mettre en place, notamment les usages illicites ou non conformes des certifications professionnelles. L’idée est de favoriser uniquement ce qui a un impact direct sur l’emploi notamment des publics qui en sont éloignés. Il est en effet indispensable de garantir que les formations suivies, notamment dans le cadre du CPF, permettent d’obtenir une certification reconnue. Dans ce cadre, certaines certifications commencent donc à être déréférencées.

Ce durcissement se ressent dans le taux d’acceptation au RNCP : de 55% en 2020, il est passĂ© Ă  43% au 1er semestre 2021. Quant au taux d’acceptation au RS il est stable, aux alentours de 20%. Et se fait surtout ressentir sur les certifications de langues pour de logiciels (qui Ă©taient validĂ©es jusqu’ici par « lots », alors que France CompĂ©tences demande dĂ©sormais le dĂ©pĂ´t de dossier par langue ou logiciel unique).

À cela s’ajoute les certifications qui disparaissent des répertoires car non renouvelées par les certificateurs, intentionnellement ou par oubli.

Pour donner une idĂ©e, voici l’état des lieux des deux rĂ©pertoires en Janvier 2022 :

  • RS : 2 907 certifications, dont 729 valides et 2 178 non valides
  • RNCP : 19 006 certifications, dont 4 690 valides et 14 316 non valides

Pour éviter toute mauvaise surprise, il est donc important de toujours vérifier la validité d’une certification sur le site de France Compétences, notamment avant de se lancer dans une formation CPF.

Un durcissement parti pour durer

À l’image de ce qui se passe déjà pour les formations en langues, il est probable que ce durcissement touche l’ensemble des certifications dans les années à venir.

L’enregistrement au RNCP et RS s’inscrit en effet dans le même esprit que Qualiopi : une procédure de longue haleine, nécessitant une préparation rigoureuse en amont, des efforts pour respecter les critères sur la durée… Car obtenir la certification n’est pas suffisante. Il faut aussi penser à son renouvellement.

Une certification de plus en plus difficile à obtenir, donc, mais également de plus en plus nécessaire. En effet, le budget des OPCO diminue et il est probable qu’ils se concentrent sur le financement de formations certifiantes.

En tant qu’organisme de formation, il est par conséquent délicat, voire même risqué, de ne pas vous investir dans la certification. Mais il est possible de vous appuyer sur une certification sans être vous-même un organisme certificateur. Ouf, on respire ! Et on vous explique.

Quelles solutions si vous perdez une certification ?

Si votre certification est devenue invalide (décision de France Compétences, oubli de renouvellement…), tout n’est pas perdu !

Votre programme de formation correspond peut-ĂŞtre Ă  une autre certification Ă©quivalente. Dans ce cas, un partenariat avec l’organisme certificateur en question est une bonne solution !  C’est d’ailleurs une pratique courante pour les certifications en langue ou en informatique.

Concrètement, il est nécessaire d’établir une convention de partenariat avec l’organisme concerné. Vous dispensez ensuite la formation nécessaire (cours d’anglais par exemple) puis l’organisme certificateur se charge de délivrer la certification (TOEIC…).

Cette solution vous fait gagner du temps (pas d’enregistrement au RNCP ou RS) mais elle a un coût. Vous devrez verser des frais d’inscription à l’organisme certificateur (que vous pouvez inclure dans le prix de votre formation).

De son côté, le certificateur doit communiquer à France Compétences la liste de tous ses partenaires habilités à délivrer sa certification.


En résumé

La formation professionnelle poursuit sa montée en qualité initiée par la loi Avenir. Après la certification Qualiopi (c’est ok pour vous ?) c’est au tour des certifications professionnelles d’être au centre des préoccupations de France Compétences. Le RNCP et le RS sont en effet le socle de nos dispositifs de formation, CPF en tête. France Compétences a donc lancé une vaste campagne de contrôle pour supprimer les certifications non conformes.

Vous souhaitez obtenir une certification ou la renouveler ? Pour ĂŞtre dans les clous, vous pouvez compter sur YPK. Il permet notamment la crĂ©ation de parcours de formations conformes, organisĂ©s en blocs de compĂ©tences. Une petite dĂ©mo ?