Selon l'OCDE, la durée de vie moyenne d'une compétence était de 30 ans en 1987. Aujourd'hui, elle se situe entre 12 et 18 mois. En cause ? la digitalisation, l'automatisation, les évolutions technologiques…. Les entreprises doivent continuellement remettre en question leurs compétences et celles de leurs salariés. Dans un tel contexte, il est intéressant de pouvoir s'appuyer sur des compétences plus stables : les « soft skills ».
Ces compétences douces et transversales sont de plus en plus recherchées par les recruteurs et mises en avant dans les entreprises. Au même titre que la digitalisation, c'est une tendance incontournable dont les acteurs de la formation professionnelle doivent s'emparer. De quoi s'agit-il exactement ? Pourquoi les soft skills sont-elles si importantes ? Comment développer ces compétences et les intégrer à votre offre de formation ? On vous explique tout ça.
Les soft skills, c'est quoi ?
L’histoire des Soft Skills
Le concept de soft skills commence à se développer véritablement dans les années 80 au sein de l'armée américaine, puis dans les entreprises de la Silicon Valley. Depuis les années 2000 elles imprègnent de plus en plus notre vie professionnelle (et personnelle) portées par le modèle US, le développement de la digitalisation, la génération Y voire la Z, etc.
Le concept des Soft Skills
Les soft skills sont des compétences comportementales et humaines, que l'on pourrait également traduire par "savoir-être". Elles rassemblent les qualités de la personne, ses capacités relationnelles…toutes ces compétences qui permettent d'intégrer un groupe, d’interagir, d’évoluer et de s'épanouir. Quelques exemples de soft skills parmi une liste pléthorique :
- Adaptabilité
- Esprit d'équipe
- Sens de l'organisation
- Écoute
- Empathie
- Créativité
- Confiance
- Curiosité
- Gestion du temps
- Gestion du stress
- Audace
- etc.
Les soft skills s'opposent aux compétences techniques (hard skills) acquises notamment pendant le cursus scolaire et les études. Or, pour beaucoup de recruteurs et d'entreprises, ces compétences techniques ne suffisent plus et les salariés doivent développer et mettre en avant d'autres qualités pour sortir du lot.
L'importance des soft skills dans le recrutement et l'entreprise
Les soft skills sont de plus en plus recherchées dans les entreprises et par voie de conséquences par les recruteurs. Pour les identifier, de nouvelles méthodes de recrutement se développent, utilisant massivement les nouvelles technologies.
Les soft skills recherchées par les recruteurs
Les employeurs sont de plus en plus conscients que le seul bagage technique n'est pas suffisant pour réussir dans l'entreprise.
Une étude de 2016 (Linkedin/ Le Monde) montre ainsi qu'à compétences techniques égales, les recruteurs privilégient les qualités comportementales et relationnelles des candidats plutôt que les stages précédemment effectués.
De plus en plus d'entreprises font même passer les soft skills avant tout autre considération de diplômes ou de compétences techniques : 85% sont prêtes à faire des concessions sur les diplômes, et 79% sur l'expérience, si elles sont séduites par le savoir-être du candidat (enquête RégionJob 2018).
Petit florilège des qualités les plus recherchées par les entreprises (world Economic forum 2021) :
- L'autonomie
- La capacité d'adaptation
- La résolution de problème
- L’esprit critique
- La créativité
- Le management
- L'esprit d'équipe
- L'intelligence émotionnelle
- etc.
Les offres d'emplois publiées sont la vitrine de cette évolution. Elles sont de plus en plus nombreuses (environ 80%) à mentionner les soft skills dans le profil recherché.
Nouvelles méthodes de recrutement pour identifier les soft skills
Signes de cette tendance, de nouvelles méthodes de recrutement se développent et le sacro-saint CV a de moins en moins la cote. Voici quelques exemples :
- Méthode de recrutement par simulation (MRS). Elle consiste à mettre directement en œuvre les compétences du candidat. Plutôt que d'expliquer ce qu'il sait faire...il le fait ! L'entreprise met en place des situations de travail concrètes simulées permettant de repérer les aptitudes du candidat, ses compétences comportementales et relationnelles, indépendamment de son expertise ou de son diplôme.
- « Escape game » adapté au recrutement. Les candidats sont enfermés dans une pièce et doivent trouver des indices pour s'en échapper dans le délai imparti. Leurs réactions et leurs comportements au niveau individuel ou collectif sont une mine d'or pour les recruteurs qui les observent. Les candidats doivent en effet mettre en œuvre des compétences très prisées : communication, esprit d'équipe, leadership, gestion du stress, organisation…
- Cognitive games. Cette méthode combine des questions sur l'expérience du candidat à des jeux vidéos et autres tests gamifiés. L'objectif est d'évaluer sa capacité à réagir dans différents types de situations, d'identifier ses qualités d'empathie, de gestion du stress, sa capacité à apprendre.... Élaborés en fonction des besoins des entreprises, ces jeux sont donc parfaitement adaptés aux softs skills qu'elles souhaitent mettre en avant.
Soft skills : des compétences qui peuvent se perfectionner
L'importance des compétences comportementales ne fait actuellement plus de doute pour les entreprises. Mais peut-on les développer ? Et comment faire ?
Pour certains il s'agit en effet de caractéristiques innées sur lesquelles on n'a pas de prise. Pour d'autres, ce sont des compétences que l'on peut acquérir et travailler. Il s'agit d'ailleurs de la tendance actuelle : développer ses soft skills est possible. Mais cela s’avère plus complexe que pour une compétence technique :
- Part de l'innée et de l'acquis dans certaines compétences comportementales ou relationnelles.
- Utilisation des soft skills dans un contexte plus large que les compétences techniques. La transmission entre le formateur et le salarié est plus complexe à mettre en œuvre. La formation est également plus difficile à évaluer. Par exemple, il est plus facile de vérifier qu'un salarié maitrise un logiciel plutôt que sa capacité à gérer une équipe.
- Acquisition selon un processus lent, tout au long de la vie. Le salarié qui vient de finir une formation pour gérer son stress ne deviendra pas un Maitre Zen du jour au lendemain. En revanche, il aura les clés nécessaires pour continuer sa progression. Au contraire d'une formation technique où le retour sur investissement est quasi immédiat.
- Importance de la posture de l'apprenant. Ces compétences touchent aux qualités humaines de la personne. Pour être efficace, les apprenants doivent donc être prêts à se remettre en question (ce qui n'est pas toujours le cas surtout si la formation a été demandée par l'employeur...).
Par contre, grand avantage : là où les compétences techniques se périment vite, les compétences comportementales restent valables, se bonifient et se développent constamment par l'apprentissage et l'expérience.
Une bonne nouvelle pour le monde de la formation professionnelle à condition d'adapter vos offres aux spécificités de ces compétences pas comme les autres.
Les soft skills dans la formation professionnelle
La forte demande des entreprises et des particuliers sur les formations soft skills est de bon augure pour les formateurs indépendants et OF. Envie d’intégrer les compétences douces à votre catalogue de formation ? Voici quelques infos utiles.
Comment former aux soft skills ?
Pour former aux softs skills, un seul mot d'ordre : innover !
Comme nous l'avons vu précédemment, la conception et l'évaluation d'une telle formation est particulière, très différente des autres compétences techniques. À cela s'ajoute la transformation digitale actuelle, les confinements et la crise sanitaire qui ont dopés le marché des formations à distance, etc.
Il est donc difficile de concevoir aujourd'hui une formation au soft skills sur le modèle classique. La formation en présentiel avec 7 heures de face à face avec le formateur a du plomb dans l'aile, en particulier sur un tel sujet.
Alors concrètement, comment faire ? Pour une bonne formation soft skills, prenez 2 ou 3 ingrédients, quelques pincées d'outils numériques, un zeste de nouveauté et mélangez bien !
Les compétences douces se prêtent en effet particulièrement bien au blended learning, au digital learning et à l'utilisation des nouvelles technologies.
Non seulement cela vous permet de vous démarquer par rapport aux autres formations du marché mais vous gagnerez en efficacité et en implication de vos stagiaires (ce qui est essentiel pour une formation soft skills efficace).
Vous pouvez notamment mixer les méthodes suivantes : présentiel, classes virtuelles en direct, webinaires en replay, capsules vidéo (fast learning), outils en ligne avec quizz, jeux et QCM, interviews d’experts, mise en pratique en présentiel ou devant sa caméra, réalité virtuelle, serious game…
Comment "valider et reconnaître" les soft skills ? Pensez aux Open badges !
Les Open badges (ou badges numériques ouverts) sont des données numériques qui attestent de compétences ou de connaissances sortant du cadre habituel de l'apprentissage. Ils sont donc parfaits pour « prouver » le savoir-être et autres compétences douces d'une personne suite à une formation. D’ailleurs, chez Hop3team, nous sommes en train de valider un Open Badge pour la formation initiale à notre logiciel de gestion YPK. La boucle est bouclée 😊
Concrètement, l’Open Badge n’est pas un badge qu’on vous colle sur la veste (le tee-shirt, le polo, le pull… ne chipotons pas) ! Il s'agit d'un fichier numérique contenant un certain nombre de métadonnées : nom du propriétaire du badge et de l'émetteur, critères d'attribution, description, date d'émission, preuves éventuelles. Ces données sont infalsifiables et légalement reconnues. Chaque badge est regroupé dans un « profil open badge », stocké sur une interface digitale sécurisée et facile d'accès (le backpack ou sac à badges).
Ils sont de plus en plus utilisés notamment dans les formations à distance ou les MOOC. Un outil innovant et dans l'ère du temps ! Alors, vous essayez ?
En résumé
Les soft skills sont incontournables dans le paysage actuel de la formation professionnelle. Priorité des entreprises lors des recrutements, ces compétences comportementales sont également à l’honneur des plans de formations des entreprises. Elles sont aussi fortement plébiscitées par les particuliers.
En cause ? la prise de conscience que les compétences techniques ne suffisent plus. Autonomie, adaptabilité, créativité…autant de compétences très recherchées qui prennent de plus en plus l’ascendant sur les diplômes.
Pour prendre le virage de cette évolution, les organismes de formation doivent s’adapter à ces compétences pas tout à fait comme les autres dont la formation nécessite un soin particulier en termes d’ingénierie pédagogique. Alors, vous sautez le pas ?
Et pour vous simplifier la tâche, vous pouvez compter sur un logiciel de gestion performant et complet : YPK !